Salam, Bonjour, Azul… un triptyque devenu courant dans cette Algérie que l’on dit nouvelle nonobstant son passé millénaire. En ces temps de crise multidimensionnelle qui s’abat sur nous, j’ai envie d’écouter mes sens et plonger dans un rêve des quatre saisons malgré le cauchemar que nous vivons.
Il m’est souvent arrivé de vouloir SENTIR le parfum des matins de Mai, de TOUCHER la rose et ses épines qui l’entourent, de GOÛTER au fiel de la vie amère et le partager avec les affligés qui le boivent jusqu’à la lie. Je regarde et j’entends l'Algérie me dire toute sa souffrance face aux renégats qui lui infligent tant de supplices. Je VOIS et j’essaie de comprendre pourquoi ces glorifiés ne reculent devant aucun obstacle pour assouvir leurs fantasmes. Je les ENTENDS, ces assoiffés indétrônables du pouvoir absolu qui parient sur des milliers de têtes, qu’ils iraient jusqu’au bout de leur jouissance meurtrière. Le sixième sens refuse de se manifester et si quelqu’un le possède, qu’il nous le fasse savoir.
J’écoute et j’imagine une belle journée de PRINTEMPS inspirant l’aède qui se lâche avec sa guitare dans mille et une fleurs pour chanter la vie d’une rose.
J’écoute et j’imagine une nuit d’ÉTÉ avec son clair de lune faisant un câlin aux collines parsemées de villages tels des chapelets phosphorescents qui font des clins d’œil au poète.
J’écoute et j’imagine une balade en AUTOMNE dans les champs où le ciseleur, au sens le plus large du terme, aime se ressourcer et retrouver ainsi ses racines profondes.
J’écoute et j’imagine les longues nuits d’HIVER et ses journées de mauvais temps quand le barde s’adresse au brouillard comme l’a fait l’artiste méconnu dans sa complainte.
J’écoute et je lis la tristesse des personnes éprises de liberté et de paix face à l’injustice, à l’hypocrisie et au mensonge qui font la UNE de cette Algérie abusée, violentée, souillée et même violée par ces propres enfants qui font fi de l’inceste !
Si j’étais né aigle ou même étourneau, j’aurais été plus heureux parmi les condors et autres passereaux.
J’écouterais le vent, les nuages et les eaux, je lâcherais mes fibres et mes cris les plus beaux au dessus des monts et des vaux.
Mais hélas, je fais partie de cette race d’Adam incapable de semer le bonheur en ce monde maudit !