L'étrange union - Balade et méditation

Balade et méditation

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Cet espace se veut une invite à une randonnée à travers les voies de la vie. Je souhaite la bienvenue à celles et ceux qui me rejoindraient sur ce parcours où nous ferons des haltes pour nous ressourcer.


L'étrange union

Publié par Idir Ait Mohand sur 29 Mai 2023, 15:19pm

 

    Ce n’est pas un conte imaginaire, ce n’est pas non plus une fable du terroir ou un récit invraisemblable, il s’agit bien d’un vécu  que je vais résumer en quelques mots.

Ce vendredi du 4 mai 1962, elle avait tout juste 15 ans et moi j'approchais mes 20 ans. Profitant de la période du cessez-le feu juste avant la proclamation de l’indépendance, nos parents respectifs nous avaient unis dans un mariage à l’ancienne. Nous n’étions ni consultés ni informés, nous n’avions que l’obligation d’obéir à la volonté de nos parents, et ce fut ainsi que nous découvrîmes les réjouissances d’une vie à deux.

Le 8 mars 1963, moins d’un an après, naquit notre premier enfant dont l’avènement aussi important que fut cette arrivée au monde, nous échappa totalement. Nous assistâmes en tant que spectateurs, mais pas en tant que principaux acteurs d’une scène qui se jouait pour le plaisir des grands-parents adoptifs du nouveau-né.

En fait, la levée de rideau avait eu lieu le 12 mai 1947, jour de naissance de ma future épouse. Ma future belle-mère, une maman de plusieurs filles déjà, avait les larmes aux yeux parce qu’elle venait de mettre au monde une fille de trop. Pour la consoler, ma mère lui proposa de l’en débarrasser sur le champ, c'est-à-dire prendre la nouvelle-née et me la destiner alors que j’avais cinq ans. Quand ma future épouse eut ses 5 ans, on officialisa les fiançailles dont je me souviens parfaitement.

Et ce fut ainsi que débuta une odyssée digne d’un conte de fée qui nous mènera à fêter notre cinquantenaire de mariage un vendredi 4 mai 2012 qui avait coïncidé avec le même vendredi du 4 mai 1962. Il est évident que ce hasard ne peut arriver qu’une seule fois dans la vie si tant il se manifeste. N’est-ce pas que ce hasard mérite des interrogations sur le destin de tout un chacun qui fait de nous ce que nous sommes et jamais ce que nous aurions choisi d’être ?

Qu’en est-il aujourd’hui après ces onze années vécues depuis ce fabuleux cinquantenaire ? Rien de bien particulier sauf que les aiguilles de nos horloges continuent de tourner tant bien que mal dans une ambiance marquée par le poids des ans. La mienne affichera  81 ans révolus le 5 juillet prochain et celle de  mon épouse, a déjà sonné les 76 ans le 12 mai passé.

Ainsi va la vie qui nous offre des moments d’allégresse, de béatitude, de bien-être et de prospérité, mais aussi des moments d’angoisse, d’anxiété, d'inquiétude et de tourment.

Par ce billet, je voulais rendre un vibrant hommage à mon épouse qui a partagé avec moi 61 ans d’une vie commune.

Longue vie à toi You, comme te surnomment nos petits-enfants dont le benjamin Idir-Yanis a 9 ans. Je formule le vœu d’entendre notre arrière-petite-fille Miral, née cette année, t’appeler You et moi Jeddi.